Berkeley International permet aux personnes de haut standing de rechercher l’âme soeur, grâce à un service personnalisé. La société, créée à Londres en 1998, a ouvert un bureau à Genève en 2013.
Ne dites pas à Inga Verbeeck que la société dont elle est l’un des associés est un concurrent de meetic. Berkeley International a certes pour activité de susciter des rencontres entre ses clients. Mais la comparaison s’arrête là. Car Berkeley International a une approche très sélective. Elle vise une clientèle très particulière: des personnes fortunées, ayant du succès dans leur domaine et cherchant un service de haut de gamme et personnalisé pour trouver une relation de longue durée. Ses tarifs s’échelonnent de dix mille à cinquante mille euros par année, selon que l’on cherche un partenaire dans le même pays ou dans le monde entier.
Comment Berkeley International est-elle née?
Tout a commencé à Londres en 1998. Les fondateurs ont eu l’intuition qu’il existait un marché pour un service de ce type, en se fondant sur leur propre expérience. Nous vivons dans un environnement au rythme très rapide. Les personnes qui ont du succès travaillent généralement beaucoup. Elles ont peu de temps à consacrer à leur vie sociale. Elles fréquentent généralement leur milieu professionnel ainsi qu’un cercle d’amis privé, mais si elles ne trouvent pas la personne qui leur convient dans ces cercles, elles manquent de temps pour la chercher ailleurs.
La société a commencé ses activités à Londres et a connu une croissance marquée. Elle a commencé à recevoir des demandes de l’étranger, de personnes qui avaient entendu parler d’elle à travers la presse ou le web. Elle les a d’abord traitées à partir de Londres, puis elle a ouvert des bureaux ailleurs pour se rapprocher de ces clients. Elle en compte maintenant dans quatorze villes en Europe, aux Etats-Unis et en Australie. En Suisse, nous sommes présents à Genève depuis 2013 et nous avons un représentant à Lugano.
Comment avez-vous rejoint l’entreprise?
Par accident! J’ai d’abord fait carrière dans l’industrie de l’acier (Inga Veerbeck a dirigé la société familiale, à Anvers, jusqu’à sa vente à des investisseurs étasuniens – ndlr). J’ai ensuite cherché de nouveaux projets, mais je n’imaginais pas du tout un service de rencontres! La fondatrice de Berkeley International est une amie de longue date. J’ai commencé par la conseiller sur la stratégie d’expansion internationale, car j’avais de l’expérience dans ce domaine. Elle m’a proposé de rejoindre la société en tant qu’associée. J’avais une série de critères pour l’activité que je voulais exercer et rejoindre Berkeley International les remplissait tous. J’ai donc accepté et nous sommes maintenant trois associés. Nous nous sommes divisé les pays et je suis propriétaire de plusieurs filiales, dont la filiale suisse, à Genève.
Combien de clients comptez-vous?
En Suisse, environ trois cents, répartis dans tout le pays, et au niveau international, cinq mille. Il peut s’agir de dirigeants d’entreprises, d’entrepreneurs, d’avocats, de médecins, de personnalités médiatiques, d’acteurs, etc. A Genève, les personnes issues de la finance sont évidemment très représentées.
Comment procédez-vous?
Nous commençons par rencontrer chaque client pendant environ deux heures, pour les comprendre, voir si nous pouvons les aider et si le service que nous offrons leur convient. Nous établissons ensuite un contrat personnalisé en fonction des besoins du client, qui précise par exemple si nous chercherons des partenaires uniquement dans le pays ou également à l’étranger et, si oui, où.
Refusez-vous des clients?
Environ 20% d’entre eux, pour différentes raisons. Certains ne sont pas sérieux, cherchent surtout à s’amuser. D’autres sortent à peine d’un divorce et ne sont pas encore prêts à entamer une nouvelle relation. Certains ont des attentes irréalistes: ils veulent une personne de telle profession, avec les cheveux de telle couleur, de telle taille, etc. Cela ne peut pas fonctionner: nous ne pouvons pas créer une personne.
Et une fois le contrat établi?
Nous garantissons un minimum de huit rencontres par année, normalement l’une après l’autre. Nous faisons un bilan après chaque rencontre.
Comment sélectionnez-vous les partenaires potentiels?
Cela commence par environ 60% de filtrage automatique. Nous n’allons pas présenter une personne qui vit à Genève et veut y rester à une personne qui vit à Paris et n’est pas prête à déménager. Nous sélectionnons ensuite des personnes en fonction de l’âge, de la taille, de leurs intérêts. Nous essayons de trouver un équilibre entre les points communs et les différences. Le reste est purement intuitif.
Quels sont les résultats?
Nos clients trouvent en moyenne un partenaire après neuf mois et six ou sept rencontres. Notre taux de succès est de 80%, c’est-à-dire que dans 80% des cas, ils ont entamé une relation qui dure toujours deux ans plus tard. Mais il s’agit de moyennes: l’une de mes premières clientes suisses a trouvé un partenaire à sa deuxième rencontre; c’était la première pour lui. Ils viennent de nous annoncer qu’ils vont se marier.
Vos activités ont-elles baissé avec la crise?
Non. Nous travaillons dans une niche et le réservoir de clients potentiels est toujours assez substantiel. Nous sommes en croissance et pourrions même croître plus rapidement si nous disposions de ressources. La demande est toujours plus forte que ce que nous avons les moyens de traiter. Mais ce n’est pas comme dans l’industrie, où vous pouvez toujours construire une nouvelle usine. Nous devons trouver les bonnes personnes.
Et qui sont-elles?
Il n’existe pas de CV qui prépare à ce métier (rires). Nous cherchons des personnes avec une certaine maturité, capables d’établir une relation avec des personnes de tous âges. Elles doivent avoir si possible une expérience dans le monde du luxe, de bonnes capacités de communication et une bonne intuition. Elles doivent avoir une éducation qui leur permette de comprendre nos clients et parler plusieurs langues. Enfin, elles doivent pouvoir s’intégrer facilement dans notre équipe et être passionnées par ce qu’elles font.