Depuis qu’elle a vendu le négoce d’acier familial, cette Flamande pilote des agences de rencontre pour riches célibataires. Tarif: 10000 euros par an.
Tout sourire, Inga Ver beeck s’excuse du lieu durendez vous:«Je suis plus souvent dans les hôtels 5 étoiles que dans mon bureau, car j’y rencontre mes clients.» Dans le décor feutré du Bristol, à Paris, on pourrait confondre cette jolie blonde de 34 ans avec une cliente venue siroter un thé pendant son shopping rue du Faubourg Saint Honoré. La DG Europe de Berkeley International est dans son élément: cette jeune Flamande organise des rencontres sur mesure pour les âmes fortunées et esseulées.
Avocats, dirigeants, sportifs, artis tes ou rentiers, les 5 000 clients de Berkeley ont deux pointscommuns: beaucoup d’argent, mais peu de temps pour rencontrer l’amour.
Carrière atypique. Inga gère un business hors norme, à l’instar de son parcours. A 18 ans, elle est reporter pour la presse sportive. Puis elle rejoint le négoce familial d’acier à Anvers (100 million d’euros de chiffre d’affaires), en devient direc trice financière, et le cède, en 2010, à un fonds d’investissement. Motus sur les détails de cette vente, mais la voilà libre de profiter de son enfant et de son compagnon. Pas longtemps : quand une amie irlandaise, Mairead Molloy, lui propose de s’associer avec elle pour développer son agence ma trimoniale ultrachic, Inga a le «fit».
Entre fin 2011 et l’été 2013, elle ouvre plusieurs bureaux à Manchester, Pa ris, Los Angeles, Bruxelles… Et d’autres sont prévus en 2014 pour asseoir la place de leader de Berkeley.
Casting sévère.Pour gérer cet essor, Inga passe la moitié de son temps à s’occuper du marketing de son QG d’Anvers, l’autre à rencontrer de nouveaux clients. Le casting est sévère et les entretiens peuvent durer trois heures. Objectif : cerner les per sonnalités… et éliminer les chas seurs et chasseuses de millionnaires.
Dès 300 membres par pays, un bureau devient rentable. Car les candi dats (dont le revenu annuel dépasse 250 000 euros) paient de 10 000 à 50 000 euros de cotisation. Pour ce prix, les assistantes de Berkeley leur concoctent environ huit rencontres par an.
«Faire “matcher” les profils, c’est 60% de filtrage et 40% d’intuition», s’amuse Inga. Au bout de neuf mois, 80% des membres s’engagent dans une relation du rable. Et ne renouvellent donc pas leur cotisation. Mais Mairead et Inga sa vent déjà comment les retenir : elles vont lancer une conciergerie haut de gamme. Les couples pourront ainsi louer une Jaguar pour partir en weekend romantique.
BIO eXpreSS
- 1999 Rejoint l affaire de négoce de métaux de son père.
- 2004 Après un master de finances, en devient directrice financière.
- 2010 Vend tout à un fonds d’investissement américain.
- 2011 S‘associe à Berkeley International, en devient DG Europe.